Alberta-Sud
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La congrégation en Alberta
Les Oblats dans le Sud de l’Alberta
By Raymond Huel, PhD
Professeur émérite, Université de Lethbridge
Les premiers travaux d’apostolat des Oblats de Marie Immaculée chez les peuples autochtones du Sud de l’Alberta ont été fait par le père Albert Lacombe. Lorsqu’il est appelé à d’autres chantiers missionnaires et doit quitter les missions pieds noirs en 1872, son travail est continué par deux autres oblats, Constantine Scollen et Léon Doucet, deux noms associés de près au Sud de l’Alberta.
En 1873, ces deux missionnaires sont les fondateurs de la mission de Notre-Dame-de-la-Paix, à l’ouest de Calgary. C’était la première mission permanente chez les Pieds Noirs et la première mission catholique du sud de l’Alberta. Comme dans le cas de la plupart des missions catholiques, Notre-Dame-de-la-Paix est située à un endroit stratégique sur la rive de la rivière du Coude (Elbow) et sert comme point de départ pour des visites de missions vers le Sud chez les Gens du Sang, les Piégans et à l’ouest dans le « château fort » des Pieds Noirs. Depuis une dizaine d’années, Scollen visite les Gens du Sand et les Piégans, ainsi que les postes de la Police à cheval du Nord-Ouest à fort MacLeod et à Calgary. Une mission permanente est établie à Brocket en 1881 (Mission-de-la-Conversion-de-Saint-Paul), et en 1882, une petite mission oblate est construite à la traverse des Pieds Noirs (Blackfoot Crossing) et nommée Mission-de-la-Très-Sainte-Trinité. On continue de visiter la Réserve des Gens du Sang de Fort Macleod et de Brocket jusqu’à l’établissement d’une mission permanente, celle de Saint-François-Xavier, à Stand Off en 1889.
Tandis que des missions catholiques permanentes dans le Sud de l’Alberta sont fondées, l’Ouest canadien est en train de subir une grande mutation et ceci a un impact profond sur les frontières missionnaires des Oblats. La création de la province du Manitoba en 1870 et l’extension subséquente de l’autorité fédérale sur le restant du Nord-Ouest coïncide avec le déclin des activités économiques traditionnelles. Les traiteurs de fourrures et les chasseurs cèdent la place aux fermiers, aux éleveurs, aux bûcherons et mineurs, tandis que des villages, des villes et des centres urbains apparaissent sur le paysage de l’Ouest. De nombreux catholiques font partie de ces nouveaux venus et leurs besoins spirituels doivent être adressés à l’intérieur des structures catholiques qui existent; dans ce cas, une Église missionnaire dirigée par les Oblats de Marie Immaculée.
Ainsi, les missions autochtones doivent répondre à l’appel et fournir du personnel pour desservir les besoins spirituels des nouveaux arrivants blancs dans l’Ouest canadien. Dans le cas du Sud de l’Alberta, certains centres sont avantagés à cause d’une prépondérance de Blancs, en plus d’être situés auprès d’une mission catholique sur une réserve indienne.
Le fort Macleod, par exemple, est le quartier général de la Police montée du N-O et ceci attire des industries de service et des colons. Le fort Macleod est visité en 1875 pour la première fois par le père Scollen qui note l’importance grandissante de la colonie. Durant les visites initiales à des colonies blanches, un catholique offrait de nourrir et de loger les missionnaires et sa maison servait pour célébrer la messe. Plus tard, lorsque qu’il est jugé nécessaire de construite un bâtiment dédié au culte, une petite structure est érigée pour loger le missionnaire et servir d’église. La construction d’un tel bâtiment modeste en 1880 permet au père Scollen de passer l’hiver au Fort Macleod. Comme centre catholique, le Fort Macleod gagne en importance puisque avant que des missions permanentes soient établies chez les Piégans et les Gens du Sang, les missionnaires de ces réserves étaient stationnés à Fort Macleod. La présence de ces missionnaires rend possible des visites aux catholiques dans les régions plus éloignés comme Lethbridge et Pincher Creek.
Entre temps, le fort Macleod devient le centre pour l’expansion du catholicisme dans le Sud de l’Alberta puisque le clergé qui y est posté se déplace de là pour visiter les catholiques. Un de ces endroits est Pincher Creek, visité pour la première fois par le père Lacombe en 1860 en route pour le fort Benton, Montana, afin d’assurer une route alternative pour les marchandises des missions, en cas où le transport serait interrompu par les troubles de la Rivière-Rouge. Un certain nombre de Canadiens français, travaillant dans le territoire de l’Oregon s’étaient installés dans la région de Pincher Creek et une petite chapelle est construite dans le village en 1885. Les Oblats de Macleod ont continué de desservir Pincher Creek. Durant les années 1890, un ermite illustre prend sa retraite à cet endroit, car le père Albert Lacombe décide de s’y retirer et jusqu’à la fin de ses jours dans une cabane rustique qu’il nomme l’Ermitage de Saint-Michel. Mais ses supérieurs en pensent autrement, et ont d’autres plans pour lui, incluant un de desservir les équipes de construction qui travaillent à la construction de la voie ferrée dans le col du Nid-de-Corbeau. En conséquence de ce chemin de fer, Pincher Creek devient un centre important et un missionnaire oblat y est nommé comme prêtre résident en 1887. La construction d’une église commence en 1901 et la paroisse de Saint-Michel est érigée canoniquement en 1911. Les sœurs de la congrégation des Filles de Jésus y ouvrent une école privée et un pensionnat en 1904. Cinq ans plus tard, en 1909, le district scolaire séparé de Saint Michael est établit. En 1924, les Filles de Jésus ouvrent l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul. Comme centre catholique important, Pincher Creek devient un centre missionnaire en lui-même et son clergé dessert les régions dans l’arrière pays, comme Pass, Beaver Mines et Waterton.
Dans le Col, Coleman, qui, au début, est une mission de Pincher Creek, devient en tour un centre stratégique du catholicisme dans la région parce que c’est le village minier le plus important. Coleman a alors ses propres missions : Blairmore, Bellevue, Hillcrest, Frank et Lille.
Lethbridge est un autre centre qui est avantagé à cause de ses ressources naturelles localisées comme le charbon. Les mines avaient besoin de beaucoup de mains, et il y avait un grand nombre de catholiques parmi les mineurs. Même avant l’ouverture des mines, le père Scollen avant visité le fort Whoop-Up, une colonie qui précède celle de Lethbridge, un bon nombre de fois entre 1873 et 1877. En 1884, un autre Oblat, Leonard Van Tighem de Fort Macleod, visite Coalbank (renommé Lethbridge en 1885) et étant donné le nombre de mineurs catholiques, il décide de faire des visites mensuelles. Trois ans plus tard, l’Église de Saint-Patrick est construite sur un terrain donné par le North West Coal and Navigation Company. En 1888, Van Tighem déménage à Lethbridge comme pasteur permanant. Il met en branle un programme de construction qui agrandit l’église, et comprend la construction d’une école et d’un couvent pour les Fidèles Compagnes de Jésus. En plus de son travail à Lethbridge, Van Tighem est responsable pour les missions de Taber, Coutts et la rivière au Lait (Milk River). Avec la croissance de Lethbridge, les institutions catholiques croissent aussi. L’Église Saint-Patrick assume ses proportions présentes en 1952. Le couvent des Fidèles Compagnes de Jésus est agrandit et déplacé, et une école élémentaire et une école secondaire, tous les deux des écoles catholiques, sont ouvertes. Un service hospitalier est fournit par les Sœurs de Sainte-Marthe. Des nouvelles paroisses sont érigées avec la croissance de la ville.
En ce qui concerne la croissance, aucun endroit du Sud de l’Alberta n’est plus avantagé que Calgary à cause de la présence de la Police Montée et de la construction du chemin de fer de la Compagnie du Canadien Pacifique. Quand le père Scollen établit la mission de Notre-Dame-de-la-Paix sur la rivière Elbow, le catholicisme prend racine dans le Sud de l’Alberta. En apprenant que la Police Montée va établir un poste à la confluence de la rivière des Arcs et du Coude, Scollen se fait construire un petit bâtiment en 1875 pour lui servir de mission. La croissance de la population fait qu’elle est déplacée et agrandie. En même temps, Calgary est nommé comme un district missionnaire oblat et le quartier général des missions pieds noirs. L’arrivée du CPR et le besoin de desservir les équipes de construction du chemin de fer donne encore plus d’importance à Calgary comme centre catholique.
Ce projet a été appuyé en partie par l’entente Canada-Alberta sur les services en français; les idées qui y sont exprimées ne sont pas forcement celles du Gouvernement du Canada ou du Gouvernement de l’Alberta.
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