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Projet de recherche oblate

Par  David J. Goa

Durant l’été de 1996, j’ai reçu un appel du père Andy Boyer, O.M.I., directeur provincial de la province Grandin des Oblats de Marie-Immaculée me demandant de venir le voir pour discuter deux lettres qu’ils avaient reçu. Ces lettres avaient rapport aux musées qu’ils avaient construits – le musée de Girouxville dans la région de la rivière La Paix en 1968; l’œuvre de tout une vie du père Clément Desrochers, et le Northern Lights Museum à Fort Smith, Territoires du Nord-Ouest, construit en 1973, œuvre du père Francis Ebner et du frère Henri Saréault. Plusieurs cadres supérieurs des oblats sont venus nous rejoindre pour le déjeuner. Le breffage a été droit au but. Les oblats avaient appuyé le développement de deux musées avec l’aide des membres de leur communauté. Les prêtres, qui avaient été les premiers directeurs de ces musées, s’intéressaient beaucoup à l’histoire et à la culture des oblats, des autochtones et de la communauté francophone où ils habitaient et travaillaient. Ils recevaient constamment des dons d’artefacts et on leur racontait des histoires du passé et ils avaient voulu conserver ces choses et les rendre disponible au grand public.

Il y avait une deuxième raison derrière la création de ces musées,  issue des changements dans l’Ouest canadien après la Deuxième Guerre mondiale. Des nouvelles technologies transformaient l’agriculture et le transport, et le gouvernement voulait maintenant que les institutions publiques s’impliquent dans des domaines qui, auparavant, avaient été laissés aux congrégations religieuses. Depuis la fin du 19ième siècle, des congrégations missionnaires catholiques d’hommes et de femmes avaient fondé des écoles, des hôpitaux et des orphelinats dans les plaines de l’Ouest et dans le Grand Nord. Mais, après 1950, ces institutions religieuses se voyaient confrontées de plusieurs côtés et la direction de la plupart d’entre elles avait été transmise aux autorités laïques; certaines avaient été dissoutes. Le souci initial de préserver la mémoire culturelle et le patrimoine qui avait animé les fondateurs des deux musées en était devenu un de conserver les bribes de l’histoire des gens qui avaient habité dans ces endroits et avec qui ils avaient vécu.

Les pères et les frères oblats avaient monté et documenté des collections dans les deux régions avec beaucoup de talent, d’une finesse rare même dans nos musées professionnels. Un grand nombre de ces missionnaires avaient vécu toute leur vie dans ces communautés et s’étaient liés d’amitié avec les gens du pays et étaient devenu leurs alliés les plus forts dans les conflits qui font partie de l’histoire des indigènes. La province oblate avait construit les deux institutions et, après un certain nombre d’années et pour plusieurs raisons, elle avait été persuadée de céder les bâtiments aux autorités locales et de transmettre ces institutions au domaine civil du domaine religieux. Les oblats retenaient la possession des collections et ceci était la raison de notre rencontre.

Ils avaient reçu deux lettres des conseils et des conservateurs, directeurs de ces musées, qui demandaient que les collections des oblats leur soient transférées. On soutenait qu’il était impossible d’obtenir l’accès aux fonds publics sans être les propriétaires des collections et que sans ces subventions il était impossible d’accomplir leur travail. Je pouvais comprendre leur problème, mais j’étais convaincu qu’il ne fallait pas aliéner la collection de la congrégation des oblats et ces prêtres et frères clés, les passeurs de mémoire des communautés qu’ils avaient desservies. Les collections sans leurs créateurs seraient complètement dépourvues de leur sujet, de leur contexte et du rapport qui leur donnaient un sens. C’était particulièrement difficile pour moi, puisque notre rencontre avait lieu un ce ces jours où les journaux étaient pleins d’histoires accusant les missionnaires de toute une gamme d’abus, violences physiques, sévices sexuels et répression culturelle. Avocats, politiciens, dirigeants locaux, anthropologues, historiens et fonctionnaires gouvernementaux, tous profitaient de l’occasion pour mettre sur le dos des missionnaires la responsabilité pour la colonisation européenne de l’Ouest, le génocide culturel et le complément de maux et de sévices qui ont modelé la vie des Premières Nations du Canada.  Ceux qui avaient été les plus vaillants, les plus dévoués et qui avaient vécu avec ces énormes conflits personnels et culturels étaient maintenant les boucs émissaires, tandis que de nos institutions civiles des personnalités publiques, professionnelles et académiques, réclamaient haut et fort leur  innocence en ce qui concernait ce changement culturel traumatique qui, dans à peine une centaine d’années, avait transformé le mode de vie traditionnel de tout un peuple à celui de l’âge post industriel.

Pendant que nous discutions des lettres et la signification de ces deux institutions et leurs collections pour les oblats, et aussi d’après eux, pour les gens du pays, plusieurs défis émergèrent.  D’après moi, notre première responsabilité était au niveau national puisque ces collections avaient une valeur patrimoniale bien plus vaste que celle que les Oblats leurs donnaient. J’insistai que les oblats établissent une seule collection qui rassemblerait les pièces d’importance historique et culturelle des deux collections, en plus de la collection du centre Vital-Grandin à Saint-Albert. Je plaidai pour sa valeur nationale, avançant qu’elle deviendrait une des deux grandes collections de notre pays (l’autre étant la collection de la Compagnie de la Baie d’Hudson à Winnipeg) qui pouvait, si elle était bien interprétée, offrir une vaste perspective des modes de vie et des conceptions du savoir qui était en train de disparaître à jamais.

Pour ainsi faire de manière efficace, il serait nécessaire de travailler avec chacune de ces institutions pour identifier un premier pallier d’artefacts basé sur leur importance historique ou culturelle et sur la documentation qui les accompagnait ou sur notre capacité d’enrichir la documentation en liant chaque pièce à une histoire narrative de conséquence. Les oblats pouvaient ainsi rester propriétaires de cette collection clé et ensuite réfléchir sur le transfert du restant des artefacts aux autorités locales. Si cette nouvelle configuration de la collection oblate était confiée au Musée provincial de l’Alberta, nous serions en capacité de faire des prêts d’artefacts appropriés à chacune de ces institutions muséales ainsi que de travailler avec elles pour produire des expositions de haut calibre en contribuant des histoires locales pertinentes et en explorant des aspects du patrimoine culturel.

Pour que ceci vaille vraiment la peine,  à mon avis, il était essentiel d’établir un projet parallèle de recherche et de documentation avec les prêtres et les frères oblats. Puisque l’historiographie au sujet des oblats dans l’Ouest canadien a été basée entièrement sur des documents gouvernementaux et ecclésiastiques, cela nous a laissé avec une perspective fort biaisée du chapitre oblat dans l’histoire de l’Ouest canadien. Les documents institutionnels ne racontent pas le côté humain de l’histoire; leurs préoccupations sont surtout légales ou celles des relations entre l’Église et l’État, ou de ce genre. Les oblats avaient subventionnés des historiens qui ont utilisé ces documents institutionnels de façon à massifier l’expérience et la contribution missionnaire. C’est pour cette raison que le missionnaire a été vu comme le seul coupable dans l’histoire de l’impérialisme et de la colonisation de l’Ouest. Il me semblait que le temps était venu de mettre sur pied un autre corpus de savoir, qui était construit sur une base de conversations sérieuses et compréhensives.

Les oblats sont arrivés à une décision sur ces deux initiatives en très peu de temps. Ils ont contribué au financement des projets et se sont joints à nous pour développer nos approches. Initié en 1997, le projet de recherche a examiné les thèmes suivants avec une cinquantaine d’oblats qui avaient travaillé et vécu dans de nombreuses communautés dans le Nord et dans les plaines de l’Ouest. Nous avons discuté de leur formation durant leur enfance; de la vision évangélique qui les avait menés aux  oblats et à la vie au service des autres; de la manière comment ils s’étaient adaptés à la vie dans les communautés où ils habitaient, y compris leur rapport avec la culture locale, et ce que j’étais venu à appeler la « vision civique du catholicisme » durant la période des missions. Nous avons aussi discuté de la manière comment ils percevaient le traumatisme et les problèmes liés à la transformation culturelle, comment ils voyaient son évolution, tâchaient de la comprendre et de guérir les blessures spirituelles causées par ce conflit.    

En cours de route, nous avons aussi enrichi les ressources documentaires associées aux artefacts de belle façon. Récit sur récit se dévoilaient et mes deux collègues qui travaillaient avec moi sur ce projet, David Ridley et Henriette Kelker, se sont créées des amitiés qui ont duré jusqu’à la fin. La plupart des hommes avec qui nous avons été privilégiés d’avoir ces conversations sont à leur dernier repos dans le cimetière oblat sur la colline qui surplombe Saint-Albert. Ils font partie des hommes les plus remarquables qui ont vécu dans l’Ouest canadien. Chacun d’eux a connu ce pays de façons qui, pour la plupart d’entres nous, sont inimaginables. Notre travail avec eux a développé des ressources qui pourront peut-être un jour corriger cette myopie qui embrouille notre vie ordinaire, une myopie intellectuelle que Heritage Community Foundation implore aux musées de reconnaître et de corriger. Après tout, c’est en quoi consiste le travail que nous avons le privilège de faire.

Author Information

David J. Goa a été le conservateur du Patrimoine (Folk Life) au Provincial Museum of Alberta pendant 30 ans  et a bâti le programme pour l’étude de la culture. Il est présentement le directeur du Chester Ronning Centre for the Study of Religion and Public Life, University of Alberta, Augustana Campus.

Ressources

For the Life of the World: The Missionary Oblates

For the Life of the World

Un projet de recherche compréhensif du Musée provincial de l’Alberta (maintenant le Royal Alberta Museum: www.royalalbertamuseum.ca) sous la direction de David Goa, conservateur de la culture populaire et de la vie religieuse. Intitulé “For the Life of the World: The Missionary Oblates”, une série d’articles en profondeur a découlé du projet. Les articles qui suivent sont reproduits avec la permission du Royal Alberta Museum.

Berger, Benjamin Lyle. “The Home of the Muse: Oblates and the Northern Life Museum.”

Berger, Benjamin Lyle. “Francis’ Ebner’s Oblate Charism: Life, Community, and Faith.”

Henriette Kelker, “A Mother’s Heart…Eugene de Mazenod’s Gift to the Oblate Congregation”

Henriette Kelker, “Patronage and Pilgrimage: Walking Under the Wing of Mary”
[also published in Western Oblates Studies 5, 2000]

Henriette Kelker, “Une Génération Spontanéé: Father Clement Desrochers, o.m.i.: Animateur”

David Ridley, “Church, Justice, and the Works of Mercy: The Missionary Oblates and Ministry for Justice”

For the Life of the World,
Charisma & the service of the Missionary Oblates

www.royalalbertamuseum.ca


The Missionary Oblates

Cette section du siteweb, Les Oblats dans l’Ouest contient une exposition qui a été développée par David J. Goa comme une partie du projet de recherche oblate en partenariat avec les Oblats de Marie-Immaculée de la province Grandin; projet commencé en 1996 lorsqu’il était conservateur du Patrimoine (Folk Life) au Musée provincial de l’Alberta (devenu depuis le Musée Royal de l’Alberta ou Royal Alberta Museum).

L’exposition, tout comme le projet de recherche, examine, dans les mots de Goa « de leur formation durant leur enfance; de la vision évangélique qui les avait menés aux oblats et à la vie au service des autres; de la manière comment ils s’étaient adaptés à la vie dans les communautés où ils habitaient, y compris leur rapport avec la culture locale, et ce que j’étais venu à appeler la « vision civique du catholicisme » durant la période des missions. » Les artefacts et les images de l’exposition font partie des collections des Oblats de la province Grandin.

Pour la Vie du Monde – Les Missionnaires Oblats

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