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Influence des Oblats sur les peuples autochtones et les métis

Lorsque les Oblats arrivent dans le Nord-Ouest en 1845, leur intention est de venir aider les prêtres séculiers dans cette grande région, et prendre leur place dans leur mission d’évangéliser la population métisse et les indigènes. Les premiers missionnaires catholiques étaient venu dans le Nord-Ouest à l’invitation de Lord Selkirk qui avait bien de la misère à mâter les voyageurs canadiens et leurs descendance métisse à sa colonie qu’il essayait d’instaurer dans la même région où ces premiers venus habitaient le long de la rivière Rouge. Selkirk espérait que les prêtres sauraient influencer ces indigènes, et ainsi les contrôler. Après que la colonie fut abandonnée, les Métis continuèrent à habiter le long de la rivière Rouge, et cette région devint un lieu de retraite pour des anciens commis de la Compagnie de la Baie d’Hudson et leurs familles. Cette colonie de la Rivière-Rouge était aussi un point de ralliement important pour les employés de la CBH, dont le travail nécessitait de longs voyages en brigades de part en part du Nord-Ouest. D’autres habitaient dans de lointains postes où ils avaient des jeunes familles. Ces voyageurs étaient surtout de souche francophone, et plus d’un père enseignait à ses enfants les prières qu’il avait apprises dans son enfance dans la vallée du Saint-Laurent. Après l’arrivée d’un prêtre à la Rivière-Rouge en 1818, un grand nombre de voyageurs dans l’arrière-pays, en se rendant à la mission de Saint-Boniface, profitait de son séjour pour faire régulariser son mariage et faire baptiser ses enfants.

Vers 1840, des sociétés missionnaires de la Grande Bretagne envoient des missionnaires dans le Nord-Ouest pour évangéliser les employés de la CBH, leurs familles et les autochtones. Les descendants des voyageurs, et probablement quelques anciens voyageurs patriarches de grandes familles, voyant ceci, demandent à avoir des missionnaires catholiques. Le souvenir de la religion traditionnelle de leurs ancêtres avait été ancré en eux comme la « vraie » foi, et ils n’en voulaient nulle autre; c’était dans cette foi qu’ils voulaient appartenir. À cette époque, les liens qui distinguaient les Métis et les Peuples autochtones étaient très serrés; les rapports de parenté étaient encore très rapprochés, car les voyageurs avaient épousés des femmes indigènes (et aucune distinction légale n’existait encore pour définir les Métis). Enfin bref, il suffit de dire que l’appel pour des missionnaires catholiques se fit entendre de tous ces gens, qu’ils soient de la région du Fort-des-Prairies, dans les Rocheuses ou au nord-ouest du Portage la Loche où les nombreuses tribus dénés se trouvent, chez qui les voyageurs canadiens avaient aussi pris femmes et fondé des familles.

En 1841, John Rowand, facteur en chef de l’important district de la Saskatchewan de la CBH qu’il dirigeait d’Edmonton, rapporte que les Cris ne veulent rien savoir du missionnaire méthodiste James Rundle, mais qu’ils réclament les « vrais priants », c’est-à-dire les missionnaires catholiques. Sans doute, ils avaient entendu parler du catholicisme de leurs proches parents, les Métis, et avaient compris que c’était la foi à la quelle ils devraient adhérer. Un cas semblable a lieu vers 1851, lorsqu’une députation d’autochtones du Grand lac des Esclave se rend à la mission de la Nativité auprès du fort Chipewyan et demande à ce que le « Parleur de Dieu, le Parleur du Puissant » (le père Henri Faraud) leur rende une visite de mission. Le père Faraud rend la visite au fort Résolution en avril 1852, un long et ardu voyage. 

R.P. Albert Lacombe, OMI, Nov. 1911. (OB3146 – Collection Oblate aux Archives Provinciale de l’Alberta)C’est ainsi que lorsque les Oblats arrivent dans le Nord-Ouest pour remplacer les missionnaires séculiers, ils sont accueillis par les indigènes du Nord-Ouest, mais ils découvrent aussi qu’ils ont beaucoup à faire. Premièrement, il fallait catéchiser ces néophytes et leur enseigner des prières, et pour faire ceci, il fallait apprendre les nombreuses langues des autochtones afin de pouvoir communiquer. Certes, au début, ils ont enseigné des prières en latin, comme cela se faisait couramment dans l’Église catholique à l’époque, des Ave Maria et des Pater Noster, mais ils devaient absolument maîtriser les langues s’ils voulaient que leur message de l’Évangile soit compris

R.P. Constantine Scollen, OMI (avant 1902). (OB16016 – Collection Oblate aux Archives Provinciale de l’Alberta)Au début, les Métis, dont un grand nombre sont polyglottes, aident aux Oblats dans la traduction, devenant leurs interprètes et leurs professeurs de langue.Les missionnaires, tout en apprenant les langues, comme le saulteau, le cri, le montagnais, ou autre, notaient les mots et les définitions; de ce genre d’étude, ils ont préparé des dictionnaires et des grammaires de langues qui n’avaient pas encore été écrites.Le premier de ces dictionnaires est en cris et français, et publié à Montréal en 1874, l’auteur est le père Albert Lacombe. A vrai dire, le travail n’était pas simplement de lui, car il avait reçu l’aide du père Scollen et la grammaire qui fait partie du livre avait été préparée par les Sœurs Grises de la mission Sainte-Anne. Un volumineux dictionnaire montagnais (dené ou chipewyan) et français est publié par le père Laurent Legoff en France en 1916, à ses propres frais.

Les Oblats saisissent aussi très rapidement les avantages de l’écriture syllabique telle que développée par le révérend James Evans. De cette façon, les Autochtones apprenaient très vite à lire et à écrire, parfois dans quelques heures seulement Plus tard, lorsque les Oblats obtiennent une presse à imprimer et l’installent à la mission de Notre-Dame-des-Victoires au lac la Biche, ils impriment des livres de prières, de cantiques et des récits de l’Évangile dans plusieurs langues autochtones, en caractères syllabiques; ce sont les premiers livres publiés en Alberta et ceci en 1877, et pour les Autochtones, ils sont très en demande. Les Oblats continueront de publier ce genre de livre pour les eux.

La situation qui confronte les Oblats dès leurs premières visites aux forts de fourrures a des aspects moins reluisants que celles de doux patriarches entourés de leurs familles. Ils s’aperçoivent d’aussi d’enfants dont les parents ne sont pas présents ou même connus, et les missionnaires se retrouvent avec des petits enfants sur les bras. Les Oblats font appel aux Sœurs Grises pour venir les aider. Lorsque les religieuses arrivent au lac Ste-Anne, où une mission avait été fondée, elles acceptent des orphelins et des invalides; en plus, elles sont des infirmières soignantes, à une époque où aucun médecin est présent. Elles enseignent aussi l’école et des arts domestiques.

C’est certain que les Oblats ont eu un effet considérable sur les pratiques religieuses traditionnelles des Peuples autochtones, surtout en ce qui concerne leurs rituels et croyances. Avec la conversion religieuses, les missionnaires s’attendaient à que ce qu’ils considéraient des superstitions et du paganisme serait évacué de la vie de leurs néophytes. Mais ceci ne se faisait pas toujours. Par exemple, les Peuples autochtones étaient des joueurs invétérés, leur jeu de main, auquel ils s’adonnaient parfois pendant des jours, les laissaient souvent avec rien. Les Oblats condamnaient ces jeux de hasard, mais ils ne réussissaient pas toujours à les arrêter.

Plusieurs missionnaires ont commenté de la spiritualité approfondie des autochtones, et croyaient que c’est ce qui les avait attirés à la foi catholique en premier lieu. Mais il y a aussi que cet attrait aurait pu être motivée par leur espoir que les missionnaires étaient de « puissants shamans », plus puissant que les leurs, à une époque où ils étaient profondément insécurisés par la présence toujours en croissance des européens. Il semble aussi que les Peuples autochtones voulaient apprendre à lire et à écrire, comprenant que ceci les aideraient à faire face aux européens, et qu’ils espéraient que les missionnaires pourraient les aider dans ceci.

Les missionnaires, aussi, voulaient bien enseigner et éduquer les Autochtones et les Métis. Plusieurs approches étaient prônées. Le père Lacombe, par exemple, était convaincu qu’il était essentiel d’éduquer les enfants très jeunes, autrement ils conservaient leur culture et il devenait impossible de la faire abandonner. Mgr Vital Grandin convenait qu’il était important de prendre les enfants dans les écoles lorsqu’ils étaient très jeunes aussi, mais il pensait aussi que si les enfants autochtones étaient placés avec les enfants métis, l’endoctrinement était plus facile grâce à l’influence « civilisante » des petits métis. Grandin espérait que les pensionnats scolaires auraient les deux groupes, mais le Ministère des Affaires Indiennes refusa le principe. Quant aux Sœurs Grises, elles comprenaient que pour que les enfants autochtones soient heureux, ils avaient besoin de passer beaucoup de temps à l’extérieur, en faisant de longues balades, et ses excursions étaient comprises dans leur curriculum.

Les Oblats ont établit plusieurs pèlerinages pour les populations autochtones et métisses. La tradition est enracinée dans l’Église catholique, et les Peuples autochtones avaient aussi des endroits qu’ils considéraient comme étant sacrés. Le pèlerinage du lac Sainte-Anne, qui a été établit en 1889, a profité d’un heureux synchronisme, puisque pour les Autochtones, le lac avait une connotation spirituelle, ce qui est témoigné par son ancien nom Manito Sakahigan (lac de l’Esprit). Ce pèlerinage, qui existe toujours et qui accueille des milliers de personnes chaque année, a été établit à une époque où les Autochtones étaient forcés de rester sur leurs réserves, ne pouvant voyager sans permis, et l’occasion de la fête annuelle de Sainte Anne a été pour eux comme un échappatoire, qui leur permettait de revoir leurs amis et leur grande famille, une pratique culturelle qui est très importante aux Autochtones et aux Métis.. 

Les missionnaires encouragent aussi un mode de vie sédentaire, et l’enseignement aux pensionnats tournait autour de ce principe. Les enfants devaient participer aux corvées quotidiennes comme traire les vaches, aider à rentrer le bois de chauffage, assister à l’entretien des jardins, aider dans la cuisine et dans la blanchisserie, tous des façons pratiques pour enseigner à ces enfants dont la plupart ne savaient pas grand-chose sur le soin des animaux domestiques, ou du ménage. Lorsque les plus grande filles partaient pour se marier, certains pensionnats leur donnait une machine à coudre comme cadeau de noces.  

En ce qui concerne l’usage des langues indigènes dans les écoles, la réglementation du gouvernement du Canada était que les enfants apprennent l’anglais, coûte pour coûte. Les communautés religieuses enseignantes contournaient ceci et durant le temps que les enfants faisaient leur étude religieuses, ils se servaient de la langue maternelle des enfants pour les prières, le chant ou la lecture..

Sources bibliographiques

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Morice, Adrien-Gabriel, o.m.i., Histoire de l’Église catholique dans l’Ouest canadien, du lac Supérieur au Pacifique (1659-1905), Vol I-III, Montréal, Granger Frères, 1915.

Peel’s Bibliography of the Canadian Prairies to 1953, revised and enlarged, based on the work of Bruce Braden Peel, Ernie B. Ingles, N. Merrill Distad, et al, editors, University of Toronto Press, 2003.


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