Soeurs de la Providence
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Collaboration avec des congrégations religieuses féminines
- Collaboration avec des congrégations religieuses féminines
Les Sœurs de la Providence furent fondées à Montréal par mère Gamelin. Née Émilie Tavernier, en 1800, elle eut une vie tragique. Sa mère mourut quand elle avait quatre ans et son père décéda dix ans plus tard. Émilie épousa un riche marchand, Jean-Baptiste Gamelin, mais quatre ans plus tard, ses trois jeunes enfants et son mari étaient décédés eux aussi, la laissant veuve à l’âge de 28 ans. Son mari lui avait légué une grande fortune, mais en lui laissant le devoir de veiller pendant toute sa vie au bien-être d’un homme ayant une maladie mentale, du nom de Dodais, qui lui avait sauvé la vie. Émilie Gamelin fit usage de sa fortune non seulement pour veiller au bien-être de Dodais et de sa mère, mais elle commença également à recevoir des femmes âgées sans abri, des orphelins, des indigents et des malades mentaux à ses deux domiciles. Elle se constitua en organisation avec d’autres femmes laïques pour former les Dames de charité, qui prenaient soin des nécessiteux.
L’évêque de Montréal, Mgr Ignace Bourget, impressionné par son travail, décida de conférer une permanence à ce dernier en invitant les Filles de la Charité de Saint-Vincent de Paul à venir de France pour prendre la direction de son entreprise. Mais, les Filles de la Charité ne pouvant venir, Mgr Bourget décida de constituer une communauté de sœurs à Montréal pour entreprendre ce travail. En 1843, Émilie Gamelin et six autres femmes devinrent les premières Sœurs de la Providence, mère Gamelin en étant la supérieure.
Les Sœurs de la Providence commencèrent à œuvrer à Montréal. Leur mission était vaste : elles devaient répondre aux besoins auxquels personne d’autre ne répondait. C’est ainsi qu’elles fournirent de nombreux services sociaux fondamentaux tels que des soins médicaux, l’enseignement, la puériculture et les soins aux malades, aux orphelins, aux personnes âgées et sans abri. Au cours de leurs premières années d’existence, les sœurs prirent soin d’immigrants irlandais qui mouraient d’une épidémie de typhus et procurèrent un foyer aux orphelins irlandais. Au cours de ces années, les Sœurs de la Providence étaient sous la direction de mère Gamelin, mais celle-ci mourut subitement du choléra le 23 septembre 1851.
Mère Gamelin ne put donc voir les Sœurs de la Providence s’en aller vers l’Ouest. Elles y furent d’abord appelées par l’évêque de la Colombie britannique, Louis d’Herbomez, qui avait besoin des sœurs pour que celles-ci l’aident dans sa mission auprès des Kootenays. Le Chapitre général des Sœurs de la Providence s’apprêtait à dire non. Elles ne disposaient pas d’assez de religieuses ni de financement pour une telle aventure, et très peu de religieuses parlaient anglais ou avaient une connaissance de la vie chez les Autochtones. De plus, le chapitre n’était pas préparé à exiger un tel sacrifice des sœurs. Mais la supérieure, mère Godefroy, demanda au chapitre de reconsidérer sa décision et de se demander ce que mère Gamelin aurait fait. Le chapitre général finit par se rendre à son avis et les premières religieuses furent envoyées en Colombie britannique pour diriger une école industrielle chez les Kootenays. De plus, les sœurs de la Providence dirigeraient l’hôpital Sainte-Marie de New Westminster.
Par la suite, les sœurs se répartirent en Alberta. En 1894, six Sœurs de la Providence furent envoyées à la mission Saint-Bernard qui desservait les Cris du Petit Lac des Esclaves. À la mission oblate, elles dirigeaient un pensionnat et un petit hôpital. Quelques années plus tard, les sœurs furent envoyées à Blackfoot Crossing, à 70 milles à l’est de Calgary, pour ouvrir une école sur une réserve de Pieds-Noirs. En 1915, les sœurs déménagèrent dans une nouvelle école résidentielle indienne, construite par le gouvernement à proximité de la ville de Cluny.
Les sœurs de la Providence effectuaient la plus grande partie de leur travail dans les régions plus nordiques. Elles commencèrent à œuvrer à la mission de Saint-Augustin près de la rivière La Paix en 1898. Deux ans plus tard, elles dirigeaient une école à la mission Saint-Henri, immédiatement au nord de Saint-Augustin. La même année, quatre sœurs de la Providence furent affectées dans la région du lac Wabasca où elles se trouvèrent en charge des travaux domestiques et des soins aux enfants et aux malades de la mission oblate desservant les bords de la rivière. Elles y ouvrirent également une école.
En 1907, trois Sœurs de la Providence quittèrent la maison mère de Saint-Bernard pour contribuer à une nouvelle mission au Lac Esturgeon – une école pour les enfants métis et autochtones. La mission Saint-Bernard étant trop éloignée pour desservir les réserves environnantes, la mission de Saint-Bruno fut fondée à proximité du Petit Lac des Esclaves, et quatre sœurs y furent transférées pour ouvrir une école. L’une des dernières missions des sœurs de la Providence fut celle d’Assomption, près du lac au Foin, en Alberta. Les sœurs de la mission de Saint-Augustin furent transférées à Assomption pour diriger la nouvelle école résidentielle de Hay Lake en 1951.
Avant la Seconde Guerre mondiale, les Sœurs de la Providence avaient répondu à de nombreux besoins institutionnels pour compenser l’absence de programmes sociaux dans l’Ouest. Elles oeuvraient dans des hôpitaux qui servaient aussi d’orphelinats et d’hébergement de longue durée pour les personnes âgées, et elles offraient beaucoup d’autres services dans leurs couvents. Les Sœurs travaillaient surtout dans les régions rurales, où se trouvaient très peu de médecins et d’enseignants. Pour leur travail, elles dépendaient des donations. Elles rédigeaient des lettres de demandes d’aide financière et organisaient des voyages annuels de levées de fonds, en demandant de l’argent, des vêtements, des médicaments, des fournitures scolaires et des fournitures de base. Après la Seconde Guerre mondiale, cependant, les institutions et les travaux des sœurs de la Providence furent en grande partie repris par les gouvernements, aussi les Sœurs s’impliquèrent-elles dans d’autres œuvres, telles que les soins palliatifs, les soins domestiques et la lutte contre la violence familiale.
Références bibliographiques
LaBissionière, Jean (S.P.), Providence Trail Blazers. Edmonton, Sisters of Providence, 1978.
Sisters of Providence, Holy Angels Province. « Our History ». En ligne, http://www.providence.ab.ca/history.htm, consulté le 19 mai 2009.
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