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Western Oblate Studies 1

>Western Oblate Studies 1Les Oblats et la Colonisation en Alberta

Soeur Alice Trottier, f.j.
Professeur
Collège Newman, Edmonton

 

 

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Le champ d'action était immense. Pour tout et en tout, les Oblats ont laissé carte blanche et coudées franches à l'abbé Morin et à ses successeurs. Une chose inquiétait particulièrement Mgr Grandin: c'était sa pauvreté, qui le mettait dans l'impossibilité d'aider autant qu'il aurait voulu. Il écrivait à l'abbé Morin: «certainement je suis tout disposé à faire pour vous tout c,e qui sera possible mais vous savez trop à quoi se réduit notre possibilité»15. Il en appelait à ses frères oblats comme l'indique un «Document collectIf» du 7 mars 1899:

Nous croyons qu'il est de notre devoir de vous supplier d'apporter tout le zèle possible pour seconder les efforts de nos chers missionnaires-colonisateurs. L'avenir de la religion dans nos jeunes pays dépend de l'accroissement de la population catholique, et nous croyons qu'un prêtre ou un trusslOnnaire manquerait gravement à son devoir s'il ne faisait pas de grands efforts pour amener dans nos régions des colons sérieux, qui seront une force et un appui pour la Sainte Église. Nous sommes menaces d'être écrasés sous le nombre ... Nous vous conjurons donc ... de déployer un grand zèle afin de fortifier les rangs de nos fidèles et d'établir partout des missions et des paroisses catholiques.16

Mgr Grandin appuyait fortement toute initiative des colonisateurs surtout par sa correspondance et ses démarches personnelles auprès de quelques personnages influents du gouvernement. C'est avec de véritables transports d'allégresse que Mgr Grandin accueillait les premiers contingents de colons dirigés par l'abbé Morin. C'était chaque fois une scène qui rappelait un peu l'histoire de l'arrivée des premiers colons en Nouvelle-France: cloches qui sonnaient, procession avec, en tête, l'évêque et tout le clergé de Saint-Albert vêtus des ornements liturgiques et précédés de la croix, le Te Deum solennel qui complétait toute la cérémonie.

En présence de la vague d'immigration déferlant dans le pays, l'autorité ecclésiastique fut comme prise au dépourvu, et les missionnaires furent obligés de négliger un peu leurs missions indiennes et métisses pour satisfaire les besoins spilituels des nouveaux venus. Ce furent les Oblats qui, les premiers, officièrent dans la première chapelle construite à Leduc, à Lacombe, à Legal, à Vegreville, mais à mesure que le groupe catholique grandissait et se développait, et qu'un prêtre séculier arrivant dans le pays pouvait en prendre charge, les missionnaires se retiraient.

Avec l'immigration qui s'accentua surtout pendant les années 1890, les conditions du pays changèrent d'une manière considérable. Les populations gui avaient afflué s'étaient répandues dans diverses régions. Aussi, après Mgr Grandin, Mgr Legal voulait des paroisses bien établies: «l'élément civilisé qui s'accentue partout nous interdit de nous condamner aux usages d autrefois. Il nous faut des établissements moins primitifs, plus convenables et dès lors plus dispendieux»17. À gui confier les nouveaux postes? Mgr Legal affirme que «ce sont des religieux qu'il nous faut encore, pour la plupart des nouveaux postes; des prêtres séculiers ne donneraient pas satisfaction et surtout ne pourraient se résigner au genre de vie gui leur serait fait». Il reconnaît que «le religieux a ses supérieurs et le commerce avec ses
Frères en religion lui permet de supporter les inconvénients de la situation»18.

Cependant, le champ d'apostolat des Oblats dans les paroisses blanches devait se restreindre forcément petit à petit à mesure que l'heure de l'évangélisation pionnière passait, que les colons de tous pays et de toutes races atTivaient avec leur clergé particulier, que les diocèses s'organisaient sous la direction d'évêques non-oblats et désireux d'avoir leur propre clergé séculier.19

N'empêche que, selon le père Anthime Desnoyers, assistant général:

la desserte des paroisses blanches a constitué une part importante de l'activité apostolique des Pères de la province. Toutes ces paroisses ont été fondées par nos Pères aux temps anciens où les Oblats étaient les seuls à évangéliser les prairies de l'Ouest et elles nous ont été laissées par les Évêques, souvent à cause du manqué de prêtres de langue française pour les desservir.20

Les paroisses blanches de l'Alberta, dans les deux dernières décennies du 1ge siècle et au cours des trente premières années du siècle présent, ont donc été érigées sur l'initiative des évêques et des séculiers avec l'aide des Oblats. Leurs paroisses n'avaient d'autres limites que le temps, les forces et le zèle des missionnaires.

Notre étude ne s'anêtera pas à la colonisation. Ce n'est que la base sur laquelle nous voulons ériger notre édifice. Des études thématiques seront abordées qui démontreront l'apport de la congrégation des Oblats de Marie Immaculée dans les domaines de l'éducation, de l'économie, de j'implication au sein de la communauté francophone.

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