Heritage Community Foundation Presents
Alberta Online Encyclopedia
Musée virtuel du Canada La mise en place du Traité 8 dans le Nord-Ouest du Canada
AccueilPlan du siteChercherNous rejoindreLe projetLa gallerieAide
 

 

 

 

 

 

 


Canots et Esquifs

   
CanotLe canot léger est généralement connu comme le canot aux rats parce qu'on s'en sert pour la chasse aux rats musqués dans les eaux peu profondes des marais, des marécages et des deltas des lacs. Ordinairement, ce canot mesure 2.5 à 4 m de longueur et est assez léger pour qu'une personne puisse faire des courts portages si nécessaire. Il est aussi possible de le transporter sur un plus grand bateau ou sur un toboggan. Une fine pagaie est utilisée pour propulser le canot à rats.

Ce genre de petite barque est pratique pour les petites besognes, mais lorsqu'il s'agit de travaux de taille, tel que transporter des marchandises, de plus grandes embarcations sont nécessaires. Certains de ces bateaux sont des canots de fret. D'autres sont construits de planches, comme l'esquif qui est moins grand que le chaland. À l'origine, les esquifs et les chalands sont propulsés avec des rames. 

Les grands canots de fret et les esquifs sont les modes de transport les plus usités pour les passagers et les marchandises dans la brousse du Nord-Ouest. Mais les canots de fret, les esquifs et les chalands, considérablement plus grands que les canots à rats, sont généralement restreints en taille et en poids, si bien qu'un trappeur solitaire est capable de les amarrer tout seul.

L'esquif est une excellente embarcation pour l'eau peu profonde des rivières. Version réduite du chaland, construite en bois du pays, l'esquif est très populaire vers la fin du 18e siècle, surtout dans la région du fort Chipewyan, où on le connaît comme l'esquif de Chipewyan. Un esquif de 6 à 7 m de long peut transporter une charge de 1400 kg. Embarcation à poupe carrée, l'avènement des moteurs hors-bord le rend encore plus populaire. Les trappeurs de la localité construisent ce genre de bateau eux-mêmes ou confient le travail à des charpentiers qui habitent dans la communauté. La construction d'esquifs est un des premiers exemples d'entreprise commerciale de la part des piégeurs-chasseurs du Nord-Ouest.

Modèle de canot traditionnel du nordL'esquif de Chipewyan standard fait 6 à 7 m de long et 1.5 m de large au centre. La taille varie selon les besoins. Par exemple, certains des plus grands esquifs qui servent au transport de marchandises lourdes font plus de 10 m de long. La proue de l'esquif de Chipewyan est pointue, et la poupe est étroite et carrée. Le fond est plat et les côtés peuvent atteindre jusqu'à un mètre de hauteur. La charpente du bateau comprend une série de clisses auxquelles les planches du fond et du côté sont clouées. Certains charpentiers chevauchent les planches pour les renforcer et les rendre plus étanches. Les planches qui ne se chevauchent pas ont généralement des fentes que l'on colmate avec de l'étoupe qui gonfle et bouche les fuites lorsqu'elle trempe dans l'eau. Pour réaliser ce trempage, l'on submerge la barque pour quelques jours avant d'entreprendre le premier voyage au printemps, ou on laisse tout simplement l'étoupe absorber l'eau et le problème de fuite se règle automatiquement. Cette dernière manoeuvre fait qu'au début l'eau s'infiltre et il faut écoper tout le temps. Cette corvée pénible est généralement attribuée au pilote du bateau. Des bancs pour les passagers sont installés de bord à bord de l'esquif, et ils servent aussi à stabiliser et retenir les côtés de la barque. Très peu de matériel est nécessaire pour construire un esquif, seulement quelques clous ou des vis. 

Le modèle typique de l'esquif de Chipewyan est plat et, généralement, complètement ouvert. Par contre, certains modèles ont une cabine à l'avant qui sert d'abri. Puisque ce bateau est conçu pour transporter de lourdes charges sur de l'eau peu profonde, il est pratique pour voyager sur les rivières et, hormis les jours de conditions météorologiques affreuses, il est possible de s'en servir en tout temps. Les trappeurs sont expérimentés et habitués à lire les conditions de la météo et l'état de navigabilité de l'eau. Ils savent bien manoeuvrer leur bateau, et il arrive souvent qu'ils voyagent de nuit sans lumière, car ils connaissent à fond les sinuosités de la rivière dans leur région. Le grand danger de voyager la nuit est de rentrer dans des objets flottants, tels que des arbres morts.

Dans les régions où l'eau est peu profonde, l'esquif est propulsé avec une pagaie ou une perche, et un petit moteur hors bord peut aussi être utilisé. La poupe d'un esquif à moteur hors bord est généralement renforcée afin de mieux résister au poids additionnel. Avec l'avènement de ce genre de moteur au siècle dernier, les esquifs deviennent populaires et l'amélioration des moteurs ne fait qu'augmenter leur popularité.

Ainsi, les méthodes traditionnelles de propulsion, la rame, la pagaye, ou de simplement descendre la rivière avec le courant, ont presque été suppléées et sont remplacées en grande partie par des moteurs hors-bord (et à-bord) montés sur des esquifs, des barges et des bateaux fabriqués localement. De plus, on a introduit des bateaux modernes rapides en fibre de verre et en aluminium, produits de chantiers commerciaux, dans l'économie de la brousse. 

Les bateaux sont généralement utilisés pour le transport des marchandises et de passagers durant les "bonne" saison", mais ils ne sont d'aucune utilité lorsque les lacs et les rivières sont sous l'emprise des glaces. Ainsi, durant l'hiver, traditionnellement, les trappeurs se servent de la glace et de la surface gelée de la terre pour se déplacer. 

Durant l'été, la majorité du sol de la brousse est marécageux et bourbeux, mais il est gelé dur et presque toujours recouvert de neige durant l'hiver, c'est pourquoi les voies terrestres sont plus praticables durant la froide saison. 

Les sols marécageux, dont la superficie varie de moins d'un hectare à des centaines d'hectares, sont recouverts de muskeg , un mélange de mousse et d'eau dans des trous d'un à des dizaines de mètres de profondeur. 

Les voyages par terre ne sont possibles que sur la terre ferme, surtout sur les hauteurs, et ces régions de muskeg doivent être contournées durant l'été. Ils sont par contre idéals pour voyager lorsque la terre est gelée et les touffes d'herbes et de mousse sont recouvertes de neige. Même si les voyages d'hiver sont difficiles, les routes sont quasiment illimitées sur la glace et par les sentiers taillés dans la brousse. Ainsi les déplacements durant l'été sont possibles mais limité, mais en hiver il est possible de voyager partout - les régions montagneuses, les terres basses, les muskeg, les rivières et les lacs.