L’approvisionnement
Un élément crucial de l’expansion du commerce des fourrures, pour les
commerces de Londres et de Montréal, était de fournir de la nourriture
aux voyageurs. Le voyage de Montréal à la région d’Athabasca, comme ils
surnommaient l’Alberta, prenait deux saisons d’été. La première saison
les menait à Grand Portage, à l’ouest du Lac Supérieur. Les voyageurs
complétaient cette portion sur une diète de blé d’inde grillé et de porc
salé. Par conséquent, leurs collègues de l’intérieur des terres les
surnommaient les « mangeurs de lard ». Ceux en partance pour les terres
intérieures faisaient le voyage de Grand Portage à la région d’Athabasca
avec du « pemmican. »
Le Pemmican est une nourriture indigène, composée de viande maigre
pilée, séchée et en flocon, mélangée avec du gras (de préférence le gras
tendre de l’animal) et des baies saskatoon ou des cerisiers de la
Virginie. Bien préparé, il est nourrissant, un kilogramme est considéré
comme l’équivalent de quatre à huit kilogrammes de viande fraîche ou de
poisson.
La NWC réclamait des tonnes de pemmican pour alimenter leur expansion
au Nord aussi bien que pour leur réseau de postes à travers les forêts qui
sont maintenant le Manitoba et l’Ontario. Afin de fournir du pemmican, ils
ont établi des postes autour de la bordure des prairies, des forts Souris
et Dauphin à l’est, aux forts des Prairies, Edmonton et Rocky Mountain
House où ils pouvaient collectionner les fourrures tout autant qu’ils
pouvaient échanger les ingrédients pour le pemmican : « viande verte » ou
viande fraîche, « viande battue » ou viande déjà séchée en flocons, ou
viande pilée, viande prête à être mélangée, ainsi que des contenants de
gras et des paniers de baies séchées.
Lorsque la HBC débuta son expansion et l’implantation des postes à
travers son territoire, des sources pour le pemmican lui étaient aussi
nécessaires, et elle établit des postes d’approvisionnement. Les brigades
des compagnies concurrentes partageaient le passage et la route du lac
Winnipeg jusqu’aux plaines. Cette route partagée était un élément de la
guerre du Pemmican, de 1814 à 1816. La compétition pour le pemmican était un élément
plus crucial dans cette dispute. On dit que la NWC seule, réclamait de 30
à 50 tonnes de pemmican chaque saison.
Après l’association, le besoin en pemmican du commerce des fourrures a
coupé de moitié. La HBC maintenait des postes spécifiques comme postes
d’approvisionnement. Fort Ellice, Fort Pitt et Fort Edmonton figuraient
parmi ces postes principaux. Les peuples Métis qui n’étaient plus au
service du commerce des fourrures dépendaient toujours du bison pour leur
nourriture et allaient à des chasses au bison en communauté. [Haut] [Retour] |
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