L’agriculture
L’implication des Métis dans l’agriculture a débuté avec les jardins
des postes de commerce. A vrai dire, ceci est maintenant de
l’horticulture, mais un type bien particulier. Le jardin était cultivé
aussi tôt qu’on pouvait y travailler et semé avant que la plupart des
hommes partent de la Baie en canot, avec les récoltes de fourrures de
l’hiver. Autrefois, les jardins recevaient probablement moins de soins
tout en produisant quand même de bonnes récoltes de patates, de navets
et d’autres légumes vivaces.
Un journal du commerce des fourrures de 1804 de la « Brandon House »
disait :
Le 5 mai, des hommes de la « Brandon House » c’est-à-dire James
Inkster, William Yorston, George Henderson, Humphrey Favell, Jn Easter et
moi-même. Les hommes ont bêché une partie du jardin pour la petite
semence. Le 16, nous avons ensemencé le blé d’inde, les oignons, les
fèves, les pois, le chou, le thym, les carottes, les navets, les millons,
les citrouilles, les œillets, les concombres et les calibashis.
Le 20 juin, les hommes rechaussaient les patates et ont bêché les couches
où les oignons avaient été semés car aucun n’avait poussé. . . . Le 6
juillet, les semences d’Albany ont du brûler en séchant ou encore geler en
région car aucun ne pousse ici alors qu’il n’y a pas meilleur terrain, les
Canadiens ont des oignons, tous sont aussi gros que mon poing et chaque
semence qu’ils amènent poussent bien.
Il y eut un temps où les produits des jardins des postes de commerce
nourrissaient non seulement les employés mais aussi les peuples des
Premières Nations qui venaient faire des échanges. Lorsque les conditions
étaient mauvaises durant l’hiver, lorsque la chasse était pitoyable, les
patates et les navets entreposés sauvaient la vie des habitants de la
région. (1801) Le 19 février . . . Plusieurs Indiens affamés sont venus et n’ont
rien apporté – ils peuvent remercier M. Goodwin d’avoir planté autant de
patates car certains d’entre eux seraient sûrement restés sur leur faim et
nous aurions mal réussi. Ils sont maintenant enivrés.
Ce genre de jardinage était aussi pratiqué au Fort Edmonton et aux autres
postes des alentours de la région des prairies. Comme le Fort Edmonton
grossissait, ils étaient capables de cultiver davantage, allant de
récoltes de grain et de foin aussi bien que des récoltes de légumes. A «
Red River », les gens pratiquaient une forme d’agriculture similaire. Un
des plus gros obstacles entre les missionnaires et les paroissiens
concernaient la culture. Les missionnaires ne pouvaient accepter qu’on
sème un jardin puis qu’on l’abandonne pour aller à la chasse au bison.
Cependant, durant une saison normale, un bon désherbage et un sarclage tôt
durant la saison signifient moins de travail durant les jours chauds de
l’été. Lorsque la chasse de l’été était terminée, il était temps de
commencer à récolter les produits du jardin. Quand les peuples métis ont déménagé dans des colonies de l’Ouest, le
temps passé au jardinage et aux récoltes a augmenté, tout comme le soin
aux animaux domestiques. Un des premiers transcriptions de la tentative
d’un missionnaire pour développer une colonie d’agriculture, était le
travail de Rundle avec et pour les Cris de « Pigeon Lake ». (Voir le
journal de Rundle – lien). Bien sûr, les missions du lac Ste-Anne (1844),
St-Albert (1864?), Lac la Biche (1853), et St-Paul de Métis, ont été
établies spécifiquement dans l’intention d’établir les peuples des
Premières Nations et les Métis. Qu’ils réussissent jusqu’à un certain
niveau peut être souligner par le fait que certaines communautés existent
toujours. « Dans la communauté de St-Albert, Alberta, la récolte des champs et des
jardins (une année) consistaient à 700 barils de patates, 200 de choux, 11
de carottes, 11 d’oignons, 150 sacs de blé et 30 sacs d’orge. » Les souvenirs de Victoria Callihoo illustrent comment le peuple Métis de
St-Albert intégraient les récoltes de grain, des jardins et l’utilisation
de nourriture sauvage :
« La saison était trop courte pour faire mûrir la plupart des variétés de
blé disponibles, mais l’orge, les patates et les légumes à racines
pouvaient être cultivés. On devait battre l’orge pour le concasser et on
pouvait le manger dans la soupe, le frire ou le sécher puis le rôtir noir
et le faire mijoter pour le boire comme du café. En 1868 au lac Ste-Anne,
700 barils de patates, 200 de choux, des carottes et des oignons ont été
cultivés en plus du blé et de l’orge. Les fantaisies telles le thé et le
sucre venaient du magasin de la compagnie de la Baie d’Hudson. L’orignal,
le chevreuil et l’ours occasionnel étaient très appréciés pour dîner et
leurs peaux procuraient le matériel pour les pantalons, les manteaux, les
mocassins et les mitaines. On chassait les canards sauvages et les oies
qui pouvaient être cuite à feu ouvert.
L’été, tous ramassaient les fraises, les framboises, les baies saskatoon
et les canneberges. Les fruits pouvaient être séchés au soleil et
conservés dans un sac ou utilisé comme ingrédient pour le « pemmican ». Si
vous aviez des contenants de verre, vous pouviez faire différentes
préserves, comprenant une espèce qu’on appelait « scratch ». Cette
délicieuse confiture était faite de cerises de la Virginie entières. Les
pierres n’étaient pas retirées mais plutôt écrasées en petits morceaux et
cuites avec les fruits pour ajouter de la saveur. De la sève de bouleau et
de peuplier servait à les sucrer.
Pour plus d’information à ce sujet :
http://www.metismuseum.ca/resource.php/00746[Haut] [Retour] |
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