Heritage Community Foundation Presents
Alberta Online Encyclopedia

This Site
The Encyclopedia

Western Oblate Studies 1

Procliaming The Gospel to the Indians and the Métis Les Oblats et la Colonisation en Alberta

Soeur Alice Trottier, f.j.
Professeur
Collège Newman, Edmonton

 

 

Avant de conduire des colons dans le diocèse de Saint-Albert, ce prêtre colonisateur devait connaître le pays vers lequel il les dirigerait. Il aniva à Edmonton le 10 novembre 1890. Deux jours après, il se mit à explorer la région de Saint-Albert sous la conduite des Oblats de la mission. La contrée était merveilleusement apte à recevoir des colons. Le sol n'attendait que le soc de la charrue et la semence pour produire de riches moissons. Quelques Canadiens français étaient déjà établis aux environs de Saint-Albert, de telle sorte que l'abbé Morin put fonner une société locale de colonisation avant de se remettre en route pour Montréal le 26 novembre 1890.

Au cours de l'hiver 1890-1891, il recruta assez de colons pour un premier voyage qui s'effectua à partir de Montréal, le 17 mars .1891: 56 personnes dont 39 adultes. Le 2 avril, ceux-ci reçurent un accueil chaleureux de la part des Oblats, des Soeurs Grises et de la population de Saint-Albert, Mgr Grandin en tête. Son journal de voyage est révélateur, mais il faut lire entre les lignes pour bien saisir l'ampleur de sa tâche. La liste de ses départs et de ses anivées est significative: cet hOirune actif voyageait sans cesse pour son oeuvre, de l'Est à l'Ouest ainsi qu'aux États-Unis. De mars 1891 à octobre 1894, il entreprit 14 voyages conduisant dans l'Ouest 346 adultes et 172 enfants.11En 1894, les colonies étaient en pleine voie de prospérité comme en fait foi le rapport annuel de l'abbé Morin à l'honorable Daly, ministre de l'Intérieur12.

Le courant d'immigration francophone ralentit quelque peu vers 1895. Avec un zèle infatigable, le missionnaire-colonisateur continuait à agir au-delà de la frontière par ses conférences, ses visites et ses brochures. À la fin de l'année 1896, l'abbé Morin pouvait compter avec satisfaction neuf centres où il avait aidé à établir des colons: Edmonton, Saint-Albert, Morinville, Fort Saskatchewan ou Lamoureux, Stony Plain, Beaumont, Saint-Pierre de Villeneuve, Rivière-qui-Barre et Vegreville.

En 1899, la mission du colonisateur était à peu près terminée. Épuisé par les fatigues accumulées pendant une dizaine d'années de voyages incessants, de soucis constants et de travaux apostoliques auprès des colons, Jean-Baptiste Morin quitta l'Ouest et retourna dans sa paroisse d'origine. Il continua son oeuvre de colonisation dans les comtés de Joliette et de Berthier. Il devait jouir pendant très peu de temps - un an - d'une retraite pourtant bien méritée: le 22 décembre 1911, l'abbé Jean-Baptiste Morin mourut à l'âge de 59 ans.

L'abbé Morin était convaincu que l'Ouest possédait tout ce qu'il fallait pour établir des paroisses, fonder des colonies et étendre l'influence française. Cependant de sérieux obstacles ont nui à cette oeuvre de colonization dans l'Ouest canadien. Il y eut d'abord l'opposition au Québec meme devant l'énorme perte en capital humain que cette province subissait chaque année. On essaimait par grappes familiales en quête d'emplois aux ÉtatsUnis. Des paroisses entières se vidaient pour se reconstituer outre-frontière. C'est pourquoi le clergé, les laïcs influents et les journaux s'efforcèrent de détourner leurs compatriotes d'aller s'établir dans l'Ouest canadien. Le seul dépa11 pour l'Ouest que la hiérarchie du Québec était prête à encourager, c'était celui des Canadiens français qui avaient déjà décidé d'abandonner la province. Mais ce que Mgr Grandin voulait, à l'instar de Mgr Taché, c'était un courant d'immigration francophone.

Afin de remédier à cet exode, véritable saignée, le gouvernement du Québec avait lancé son propre programme de colonisation. La hiérarchie catholique était également inquiète et se montrait assez tiède vis-à-vis des plaidoyers lancés en faveur de l'Ouest. Mgr Grandin était encore convaincu que si, en principe, la hiérarchie catholique du Québec l'avait voulu et que les journaux francophones avaient cessé de «montrer constamment le fantôme de l'abjuration et de l' anglification»13, un grand nombre de familles canadiennes-françaises n'auraient pas été happées par le courant qui les portait vers les États voisins et auraient pu être dirigées vers les ~rairies de l'Ouest où des terres gratuites les attendaient. L'évêque de Samt-Albert écrivait un jour à un prêtre du Québec: «ce renfort aurait grandement suffi pour mettre nos adversaires dans l'impossibilité de nous ravir nos libertés et nos droits»14.

Les difficultés scolaires au Manitoba et dans les Tenitoires du NordOuest ajoutées à l'affaire Riel ne furent certes pas de nature à aider la cause. Il y eut aussi une opposition, à mon avis systématique, à l'immigration canadienne-française de la part des orangistes de l'Ontario, dont la determination à faire de l Ouest un pays anglophone et protestant n'était pas sans lien avec une même détermination chez certains membres notoires dugouvernement fédéral. Le clergé catholique devait faire face à des attaques ouvertes, à des machinations sournoises qui s'intensifièrent à mesure que l'immigration anglophone augmentait. Les jeux de la politique et du favoritisme politique ont certainement nui à la continuité du mouvement francophone. De l'avis des autorités ecclésiastiques, les gouvernements conservateur et libéral qui se sont succédé étaient bien trop pressés de réaliser leur objectif.

Sections


Albertasource.ca | Contact Us | Partnerships
            For more on Missionary Oblates in Western Canada, visit Peel’s Prairie Provinces.

Copyright © Heritage Community Foundation All Rights Reserved