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Translation:
Wisaketsak is not only the first man – Adam, the man who
preserved the world from complete destruction during the
deluge – Noah, the man who stopped the sun – Joshua, he is
also the first of the Algic nation who came to the Americas,
or rather he is of the first algic emigration, for he could
not have come alone, but was accompanied by several others;
clearly it happened in this way. Let us then study his
history, as it is told in the Cree legend; it will tell us
more.
We first meet Wisaketsak in the land which lies on the
other side of the sea to the East, in consequence on the
other side of the Atlantic Ocean, in Europe. This is so true
that no Cree will mistake this. The Algic men do not know
the land to the West of the Rocky Mountains; he just thinks
that on the other side of those mountains there are lands
and people who live there, that’s all. Who are those people,
is there also the sea, that the Cree do not know. He does
not know any better the regions to the North or to the
South, not the nations who live there. Why know of the
Atlantic Ocean which he has not crossed since he came to
America. Why does he know of Europe which is beyond the sea
to the East? It is obviously because there are matters which
concern him, which remind him of his origins, a memory most
precious of all. Before, he lived along the ocean’s
coastline, from the North-East of Labrador to the South of
the state of Maine in the United States for a distance of
several hundred miles. Then he must have crossed the sea
after the other nations which he pushed in front of him
further into the interior of the country. For more than two
hundred years, ships entre Hudson Bay and unload merchandise
in its ports, clothing, munitions and the rest. Of which the
Cree takes advantage, from which he lives; the Algic nation
occupies the southern part, that is, several hundred miles
of coastline of this great inland sea. A surprising thing,
none of these advantages mean anything to him. It is not
from there that Wisaketsak landed.
If the Algic nation and the tribe of the Cree, which is
the one which is the most in the interior, and has never
seen the Atlantic Ocean, maintain that Wisatetsak and the
first Algic emigration came from the other side of the
Atlantic, that is Europe, we can believe their traditions
b) Subject: Physical description of the Cree
A very dated physical description. Note the reference to
phrenology which was then considered to be a very important
way to judge character (head is medium sized with no bumps
at all). Petitot has similar descriptions.
Le Ne’iyaw a la taille élancée sans présenter jamais
d’embompoint. Il a les épaules un peu étroites, et rien en
lui n’annonce la force musculaire. Il est d’un teint un peu
moins noir que le Peau-Rouge en général (Note 3, p. 126). Sa
peau, quand elle est propre, a une couleur blanche, mlée
un peu de rouge, de jaune et de noir ou bleu. Les couleurs
moins apparentes donnent la peau une telle nuance que vous
la croiriez encrassée et épaisse, lors mme que le savauge
s’est lavé avec le plus de soin. Elle n’est pourtant point
plus épaisse chez ce Peau-Rouge que chez l’Européen, mais
elle est assez opaque pour empcher davantage le sang de la
colorer. La bouche est régulire et moyenne. Les lvres un
peu épaisses cachent des dents intactes, parfaitement saines
et d’une blancheur éclatante. Le menton, long et arondi et
dépourvu de poils, ainsi que la lvre supérieure. Le nez est
tant soit peu aquilin; les pommettes des joues proéminentes;
les yeux grands. Le blanc de l’oeil a une forte teinte
jaune, qui demeure chez le métis, le quarton et l’octavon
comme la dernire marque de sang mlé. La prunelle est noire
ou brune. La vue, excellente dans la jeunesse, se détériore
ds l’âge mur. Le front fuyant, aplati sur les côtés, arondi
vers le somment et peu découvert. La tte est moyenne sans
protubérance aucune. Les cheveux épais, gros, lisses, noir
d’ébne, séparés au milieu du front, pendants sur les joues
et les épaules sont pareils chez l’homme et la femme, et
conservent leur couleur jusqu’ la tombe sans aucune marque
de calvitie. La caducité s’annonce ds l’âge mr par la
faiblesse des jambes et de tout le corps et par la lenteur
des mouvements, avant que les rides apparaissent sur le
visage.
Translation:
The Ne’iyaw has a shapely body which never shows signs of
any excess fat. He has quite narrow shoulders and with no
appearance of great physical strength. His skin colour is
generally a little paler most Red-skins (Note 3, p. 126).
His skin, when it is clean, is whitish with shades of red,
yellow and black or blue mixed in. The less noticeable
shades are so nuanced that you would think the skin to be
thick and dirty, even when the native has just washed
himself with the utmost care, however it is not thicker in
this Red-Skin than it is for the European, but it is opaque
enough to prevent the blood from colouring it. The mouth is
regular and of medium size. His lips are rather thin and
conceal teeth which are intact, perfectly healthy and of a
dazzling whiteness. The chin is long, roundish and hairless,
as is his upper lip. His nose tends to be aquiline; his
cheekbones are high, his eyes large. The white of his eye
has a yellowish tinge, which persists in the métis, the
quarteroon and the octoroon as the last of the traces of
mixed blood. His irises are black or brown. His eyesight is
excellent in his youth, but deteriorates as he passes middle
age. His forehead is sloped, flat on the sides and roundish
at the top and is not uncovered much. The head is of medium
size with no bumps at all. His hair is thick, plentiful,
smooth, black as ebony, worn parted in the middle, falling
on the cheeks and shoulders, the same applies for men and
women. It conserves it colour until they die, without any
sign of baldness. As they approach old age, they show signs
of weakness in their legs as well as their entire body and
they slow down, all before any wrinkles begin to show on
their face.
c) p. 96-97, Subject: Social Structure: The Cree, the
Natural Law and their mores
La premire loi qui se présente l’esprit, quand il
s’agit de la moralité d’une nation, c’est celle imposée au
premier homme et la premire femme, quand Dieu leur dit :
Crascite et multiplicamini et replete terram27. Considérons
une nation qui n’a jamais eu d’autre loi que la loi
naturelle, implantée au commencement par le Créateur dans le
coeur du premier homme, et rappelée son esprit seulement
aprs le déluge. Aprs une longue suite de sicles, o
aucune autorité civile, ni religieuse, n’est venue mettre un
frein aux passions, ne semblerait-il pas que les tres
humains qui composent cette société dussent tre devenus
comme "sicut equus et mulus quibus non est intellectus"28.
Il n’en est cependant point tout fait ainsi, et sans
essayer de faire du sauvage infidle, comme l’ont tenté
quelques philosophes, un modle de moralité, nous dirons que
nous l’avons trouvé de moeurs beaucoup moins corrompu que
nous ne nous y étions attendus. Nous en donnerons comme
preuve ce que nous savons s’tre passé et se passer encore
chez les tribus qui ne connaissent pas le Seigneur. Afin de
ne pas surprendre dans ce qui nous aurons dire, nous
avertirons que dans cette étude nous faisons abstraction de
l’influence bienfaitrice et civilisatrice de la religion,
qui s’est déj fait sentir jusqu’au milieu mme de
l’infidélité, et que pareillement nous ne mettrons point sur
le compte des sauvages des scandales qui ont pu tre causés
par les rapports des Cris avec les nations étrangres.
L’enfant est élevé dans le wigwam de ses parents. Jusqu’
l’âge de sept huit ans et plus, il se trouve souvent
exposé nu la vue de tout le monde et voit lui-mme
d’autres enfants dans le mme état; il a sous les yeux des
grandes personnes qui ne couvrent que ce que la pudeur
défend absolument de découvrir; ils entendent et peu peu
s’habituent répéter des paroles, tenir des discours que
nous appelons licencieux. Mais toutes ces choses, contre
lesquelles rien ne les prémunit et qu’on ne leur donne point
pour coupables, ne font pas grand impression sur eux, tandis
qu’ils sont encore dans l’enfance. La jeune fille (?),
peine atteint l’âge de puberté qu’elle est demandée en
mariage, et ne elle ni ses parents n’ont garde de refuser,
elle est du reste capable de tenir un ménage cris. Le jeune
homme, quand le désir lui vient de se choisir une compagne,
est aussi déj en état de gagner sa vie, et il ne cherche
point longtemps; du reste, il élve sa nouvelle tente côté
de wigwam de son pre ou de son beau-pre, qu’il suit tout
le temps qu’il peut avoir besoin de leurs conseils ou de
leur secours. La paix et le bon accord rgne pendant
plusieurs années dans ce nouveau ménage et y demeure le plus
souvent jusqu’ la fin de la vie, surtout si les enfants
sont un peu nombreux. Mais les enfants peuvent tarder
venir, ou l’homme tre emporté par la passion; alors la
premire femme devra partager la couche nuptiale avec sa
soeur cadette, puis avec une ou deux ou plusieurs femmes
étrangres. L’homme, étant le maître de droit, tout ce qu’il
fait doit tre censé bien fait et approuvé. Cependant, dans
ces familles multiples issues du mme pre, l’accord n’est
pas toujours tel qu’on le pourrait désirer, et la misre, la
pauvreté, le manque de vtements aussi bien que de
nourriture engendre de nouveaux désordres.
Translation, Subject: Social Structure: The Cree, the
Natural Law and their mores
The first law which comes to mind, when one considers the
mores of a nation, is the one which was imposed to the first
man and the first woman, when God told them: Be fruitful and
multiply29. If we consider a nation which has never had any
other law than the natural law, implanted in the beginning
by the Creator into the heart of the first man and which he
reiterated to his spirit after the Flood30. After a long
series of centuries, where no civic or religious authorities
came forth to impose a limit to passion, would it not seem
that the human beings who make up this society would have
become "sicut equus et mulus quibus non est intellectus31".
However it is not quite so, and while trying not to make out
the infidel native as a model of morality, as several
philosophers have tried to do, we will say that we have
found his mores to be far less corrupt than we expected. As
proof of this, we will tell of what we know has gone on and
of what still goes on in the tribes who do not know the
Lord. So as not to shock the reader, we must assure him that
we have made abstraction of the civilizing and positive
influence of religion, which is already being felt even in
the centre of infidelity, and likewise we will not put the
blame on the natives for scandals which may have been caused
by the relations which the Cree have with those who come
from foreign nations.
The child grows up in his parents’ wigwam. Up to seven or
eight years of age and more, he is often seen naked by all
and sees other children in the same state; right in front of
his eyes are grown ups who cover only what decency
absolutely forbids to uncover; they will hear, and bit by
bit, become accustomed to repeat certain words, to have
discussions which we would consider licentious. But all of
these things, against which nothing protects them and for
which we cannot blame them, do not have much effect upon
them when they are still children. The young girl, having
barely reached the age of puberty, is asked in marriage, and
neither she nor her parents would wish to refuse; besides,
she is well able to manage a Cree household. When the time
comes for the young man to find a mate, he too is able to
fend for himself, and he doesn’t take a long time in seeking
out his spouse. Besides, he sets up his new tent next to his
father’s or his father-in-law’s wigwam, whom he follows as
long as he needs their advice or help. Peace and good
relations rule for several years in this new household and
most often remains for the entire lifetime, especially if
the children are numerous. But at times children do not come
right away, or the man can be carried away by passion; then
the first wife will have to share the marriage bed with her
younger sister, and then with one, two, or more, outsider
women. As master of the household, anything which the man
does is supposed to be well done and to meet with approval.
However, in these multiple families which stem from the same
father, harmony is not always as it would be desired, and
misery, poverty, and the lack of clothing as well as food
can engender even more problems.
d) p. 45, subject: Hunting fur-bearing animals
Chasse aux fourrures
Les fourrures sont l'argent du Peau-Rouge du Nord. Avec
ses peaux, il va dans un magasin de la Compagnie de la Baie
d'Hudson ou dans tout autre, et il les échange pour des
habits, de la munition et d'autres articles nécessaires ou
utiles sa famille.
Ds l'automne, le Cris des bois dresse sa tente dans un
lieu qu'il ne quittera point de tout l 'hiver. Ds les
premires neiges, il se trace quatre sentiers, aux quatre
vents du ciel, jusqu' une distance d'au moins un jour de
marche. Son domaine a par consequent une étendue de deux
journées en tout sens. De grands seigneurs dans les pays
d'Europe n 'en reclament pas autant. Le long de chaque
chemin il dresse des trappes de bois pour les martes, les
pécans, les gloutons, les mouffettes, les visons. Il tendra
aussi des traquenards ou piges de metal pour les castors,
les loutres, les renards, les loups et des collets pour les
loups-cerviers ou les livres.Dans le printemps, il tendra
encore des collets pour les ours. Cependant, cet animal, le
plus redoutable de ceux qui habitent nos climats, le sauvage
préfre le forcer sortir de sa demeure d'hiver et
l’appeler en duel bot portant. Souvent aussi,on brise la
loge que le castor s 'est bâtie, on le traque dans ses
reduits souterrains et on finit par le darder. Le rat d'eau
ou rat musqué, comme plusieurs autres animaux, se tue de
diverses manires; mais la plus profitable, c'est au
printemps, aprs la débacle des glaces. Vers le coucher du
soleil, le Cris embarque dans son canot d'écorce, et avec
son arc et ses matelas, decrits plus haut, il peut en tuer
de 50 a 80 dans une soirée, et cette chasse dure trois
semaines,
Tels sont les principales fourrures que se procure
I’yiniw; chaque animal doit tre attaqué d'une manire
différente et sa robe préparée par des procdés divers
(???). Mais le Peau-Rouge connaît tout cela, il y est
habitué ds son enfance et il se montre justement fier de
son savoir.
Translation, Hunting fur-bearing animals
Furs are the currency of the Redskin of the North. With
his pelts, he goes to a Hudson's Bay Company Store or in any
other and exchanges them for clothing, for munitions and for
other articles essential or useful to his family.
At the beginning of Fall, the Woodland Cree sets up his
tent in an area which he will not leave all winter long.
With the first snows, he traces four paths in the four
cardinal direction, up to one day's walk away. In
consequence, his domain extends to two days walk in each
direction. The great lords of Europe do not ask for as much.
Along each path he sets up wooden traps for martins,
fishers, wolverines and mink. He also lays down metal traps
for beaver, otters, foxes, wolves and sets snares for lynx
and rabbits. In the Spring, he will also set snares for
bears. This animal, the most dangerous of those who inhabit
our climatic region, the native prefers to force it out of
its winter dwelling and fight it out with him at close
range. Often as well, the beaver lodge is broken into and
the animal is hunted out of its tunnels and is eventually
killed. The water rat or the muskrat, like several other
animals, is killed in various ways, but the most profitable
time for this hunt is in the Spring after break-up. Around
sunset, the Cree gets into his birchbark canoe, and with his
bow and his blunt arrows, as described earlier, he can kill
fifty to eighty in one evening, a hunt which lasts for three
weeks.
These are the principal furs that the I’yiniw32 procures.
Each animal must be hunted in a different manner and its
pelt must be dressed according to a particular procedure
(verify original text). But the Redskin knows all of that,
he has been accustomed to this since childhood and he is
very proud of his knowledge.
e-1). p. 57 Subject: Medicines, various types of
"medecine bags", their use and their contents.
Nous avons parlé de la chasse et du talent que déploie le
Peau-Rouge pour y réussir, mais il n’attend pas le résultat
heureux que de son travail et de son aptitude ce genre de
vie. Les idées religieuses au contraire se réveilleront en
lui d'autant plus fort qu 'il sentira plus fort le besoin de
réussir.
La veille de son départ, il lvera une écorce fine de
bouleau, il y dessinera l’animal qu’il désire et se propose
de tuer. Cet animal sera debout et percé d’une balle ou
d’une flche dans une des parties essentielles la vie; le
plus ordinairement le coeur est choisi. S’il doit visiter ou
placer des trappes, des traquenards ou des lacs, on verra un
animal fourrure pris dans l’un ou l’autre de ces piges
suivant le souhait du trappeur.
Cependant le jour et le moment de partir est venu, il
enfile ce sac sans quoi il se figure ne pouvoir réussir.
Voyez-vous ce petit paquet enveloppé de cuir, autrefois
propre et boucané, mais aujourd’hui graisseux et sale, au
point que vous oseriez peine y toucher avec des pinces.
C’est l pourtant que repose toute la confiance du Cris.
Sous cette enveloppe dégoutante sont renfermés du poil
d’animal, quelques racines ou le bois de quelque plante,
avec une vieille représentation d’animal, le tout plus ou
moins peint de vermillon. Le sauvage ne croirait jamais
avoir la moindre chance, si, ce qui est rare, il oubliait
ses médecines; il reviendra les chercher, moins qu’'il ne
soit trop loin, et s’il fait un mauvais voyage, il n’en
accusera que son oubli.
Ce petit paquet est bien différent d’un autre que le
sauvage prend, quand il visite ses places de chasse
fourrures. Dans ce dernier, il porte ce qu’il appelle aussi
des médecines et qui sont en effet des appâts formés de
plantes qui poussent naturellement, ou qu’on cultive, ou de
matires que les commerçants importent dans le pays. Le
sauvage s’en sert légitimement et admirablement bien, car
c’est son (...?) metier
Il y a encore un autre petit sac que le sauvage porte, ou
au moins garde précieusement; il l’appelle par excellence
nayatsikan "ce que l’on porte". II est formé de cheveux, de
quelque petit morceau d’habit ou autre petit objet ayant
appartenu un parent mort. On pense que le mort vit encore
dune certaine façon dans ce qui vient de lui; voil pourquoi
on lui présente la fumée du calumet qu’'il est censé
savourer et des plats de nourriture dont il est supposé
avoir besoin. Le nayatsikan grossit mesure que les parents
disparaissent, et peut devenir d’une grosseur considerable.
C'est une chose surprenante que ces sauvages ont une telle
horreur, une telle peur des morts qu’ils tâchent de s’en
défaire et de les confier la terre pour décamper et
s'éloigner le plus tôt possible, aiment pourtant garder
quelque chose qui vient d’eux.
e-1) Translation, Medicines, various types of medecine
bags
We have spoken of hunting and of the skills which the
Redskin must deploy so as to be successful, but he does not
expect any happy outcome just from his work or the skills he
has acquired in that particular lifestyle. On the contrary,
the more he is convinced of the need to have a successful
hunt, the greater will be the degree of awakening of his
religious feelings.
On the eve of his departure, he will cut himself a fine
strip of birch bark and will draw the animal he wishes for
and proposes to kill. This animal will be depicted standing
and a bullet or an arrow will be shown on one of the spots
essential to life, usually the heart is chosen. If he must
visit or set traps, pitfalls or snares, the drawing will be
of a fur-bearing animal caught in one or the other of these
traps depending on the trapper's wish. However, when the day
arrives and it is time to leave, he slips his drawing in his
bag, as he is feels he cannot be successful without it. You
see this little package wrapped in what was once clean
smoked leather, but is now dirty and greasy, to the point
that you would even hesitate to touch it with a pair of
tongs; it is in this, however, that the Cree puts all of his
faith. Within this repulsive parcel is found some animal
hair, a few roots or woody matter from some plants, along
with an old drawing of an animal, more or less painted in
vermillion. If he were to forget his medicines - which
rarely happens - the native will never believe he has the
least chance of success; he will come back to get them,
unless he is too far away, and if he does not have a good
trip, he will blame his bad luck on having forgotten his
medicines.
This little bundle is very different from another parcel
that the native takes when he visits his trap lines. In the
latter, he carries what he also calls medicines and which
are in fact, lures made from plants which grow wild or are
cultivated, or are a substance imported to the region by the
traders. The native uses them in the prescribed manner and
with great success, as he knows his job (???).
The native carries or at the very least, carefully
conserves another little bag; he calls it nayatsikan (what
one wears). It is composed of hair, of little pieces of
clothing or of other small objects which belonged to a
deceased parent. It is thought that the dead continue to
live in a certain way in something which belonged to him;
this is why pipe smoke is offered to him, as he is thought
to appreciate it, as are platters of food which he is
thought to need. The nayatsikan increases in size with the
death of one's parents and can become quite large This is
quite amazing in spite of the fact that the natives are
horrified of death and are so afraid of the deceased that
they make their utmost to be rid of the corpses as soon as
possible by burying them, breaking camp and to moving as far
away as they can, and yet they like to keep something that
comes from the deceased persons.
e-2) p. 64, Subject : Medicines and Shamanism
Végreville included several anecdotes pertaining to
shamanism, all as fascinating one as the other.
Les jongleurs (les chamans)
Un jongleur acquiert par la pratique et avec le temps,
une telle puissance qu’il n'est plus nécessaire que de
toujours s’embarasser de tant de ceremonies. Sans chanter,
sans qu’il se prepare, sans mme qu’il y prenne garde, les
distances (?) disparaissent, la nature lui parle, les effets
les plus merveilleux se produisent. Voici deux faits qui
m’ont etc attestés par les témoins oculaires. Ils se sont
passées l'Île--la-Crosse, peu d'années avant que j’y
fusse de résidence comme missionnaire.
Sur le soir d’une de ces belles journées d’été dont ont
jouit rarement dans ces climats glacés, plusieurs ouvriers
se reposaient de la fatigue du jour et respiraient la
fraîcheur, assis sur un banc devant la porte extérieure du
fort. Le soleil inclinait vers l’horizon, ses rayons de feu
perdaient de leur ardeur, quelques nuages seulement
parcouraient la route azurée des cieux. Une légre brise
chassait les mouches importunes et ridait la surface de
l’eau dans la baie du fort cachée derrire la pointe des
Gens-des-Terres.
Un vieillard dont les années s’étaient passées dans la
pratique de la jonglerie et qui dont le nom pour cette
raison avait acquis une certaine célébrité dans tout le
pays, était assis sur un banc prs de la porte exterieure du
fort. ses côtés reposaient plusieurs domestiques de la
Compagnie dite de la Baie d’Hudson. Tous écoutaient avec
plaisir les anecdotes anciennes que le vieux Small comme on
appelait le vieillard, leur racontait avec charme,
empruntant sa belle (???) langue ce qu’elle a de plus
expressif. II venait de fumer une premire pipe, il avait
vidé son calumet pour le remplir neuf de tabac mlé
d'écorce de hart rouge. II avait déj la main sa torquette
et son couteau, continuant son histoire, quand tout coup
il s’arrte, baisse la tte d’un air préoccupé. Tous les
ouviers le remarqurent. «Il y a quelque chose qui vous
préoccupe, mon grand-pre, lui dit-on.» «Oui, mes
petits-enfants; voyez-vous cette corneille sur le toit de la
grange? Dans son langage de coua-coua-coua, elle me conte un
mensonge bien certainement. Elle me dit : Avant que tu aies
fini de hacher ton tabac et que tu en aies rempli ton
calumet, il va paraître une barge la pointe. Or ceci est
évidemment faux. Une barge! Quelle barge? Celles d’Athabasca
sont descendues il y a trois semaines, nous ne les reverrons
pas avant un mois. Les barges d’ici ne viendront que
longtemps aprs. Et puis une barge toute seule que va- t-elle
faire dans le Nord ou ici? Comment va-t-on la passer dans
les portages o il faut l’equipage d’au moins deux ou trois
barges pour en traîner une. Mensonge, l’arrivée d’une barge
aujourd’hui.»
Et tout le monde écoutait et fixait les yeux sur le bout
de la pointe un mille de distance. Cependant ce disant, le
vieux Small avait fini de hacher son tabac, il allait le
mettre dans son calumet, quand un cri s’élve comme un coup
de tonnerre : «Une barge! Une barge la voile!» C'était
bien effectivement une barge seule qui venait de la Rivire-Rouge
et contre toute attente, en dehors de toute prévision,
allait en expédition dans le Nord. Cette barge allait trs
vite sous un bon vent, il était done impossible qu'elle eut
été devancée; quelqu'un posté la place la plus proche d’o
l’on aurait pu l’apercevoir un quart d’heure auparavant ne
serait jarnais arrivé en moins d'une demi-heure. Personne
n'était venu parler au vieillard, et comment préciser le
temps avec une telle exactitude? II y avait de quoi ébahir
tout le monde. Aussi tout le monde demeura persuadé que
c'était la corneille qui avait apporté cette nouvelle.
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