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L’année 1968-1969

Lors de l’assemblée générale annuelle de 1967, le Dr Joseph Moreau a été réélu président général de l’ACFA. Mais avant l’assemblée du Conseil général du 3 juin 1967 celui-ci s’est vu dans l’obligation de démissionner. M. Gérard Diamond est donc choisi pour le remplacer et le Conseil général du 11 mai 1968 confirme son élection. M. Diamond sera remplacé à son tour par Roger Motut Ph.D. en 1969.

En 1968, le congrès de l’ACFA a lieu à Calgary les 2 et 3 novembre. Le thème du congrès est «L’école française, une utopie?» À l’époque, l’ACFA a six conseils régionaux : le Cercle Edmonton sous la présidence de Jacques Leclaire, le Conseil régional de Bonnyville (le président : Dr Jean-Paul Bugeaud), le Conseil régional de Saint-Paul (le président :  Jules Van Brabant), le Conseil régional de Rivière-la-Paix (le président : Bernard Boulet), le Conseil régional de Hinton (le président : Pierre Guimond), le Conseil régional de Morinville-Legal (le président: Georges Nobert).

Sur la scène nationale, Pierre Elliott Trudeau est le premier ministre du Canada. Or, le gouvernement Trudeau aura un gros impact sur les communautés francophones minoritaires du pays. En 1969, le Parlement canadien adopte la Loi sur les langues officielles. Cette loi crée le poste du Commissaire aux langues officielles. M. Keith Spicer, le premier commissaire, entre en fonction en 1970 et le Bureau régional du Commissaire aux langues officielles ouvrira à Edmonton en octobre 1981.

Suite à l’adoption de la loi de 1969, le gouvernement fédéral confie au Secrétariat d’État le soin d’aider les groupes minoritaires. Le Secrétariat d’État organise alors un Service d’action socio-culturelle sous la direction de M. René Préfontaine. Ce service établit différents domaines dans lesquels les groupes minoritaires pourraient être aidés financièrement. L’un de ces domaines est l’animation sociale et le Secrétariat d’État décide alors d’aider financièrement les associations nationales provinciales à établir un projet d’animation sociale dans leur province respective.

Ainsi pour la première fois dans son histoire, la communauté franco-albertaine va recevoir un appui financier de la part du gouvernement fédéral. Ayant promis son appui à la communauté, Gérard Pelletier, le secrétaire d’État du gouvernement Trudeau remet trois chèques constituant un premier versement d’octroi lors de la rencontre annuelle de la Fédération des associations canadiennes-françaises de l’Ouest : un premier chèque est remis à la Fédération de l’Ouest, un deuxième à l’ACFA pour fins spécifiques du programme d’animation sociale et un troisième de 10 000 $ à l’ACFA pour son secrétariat permanent. C’est la première fois que l’ACFA reçoit une telle somme. On raconte par la suite que Jean Patoine, le directeur général de l’ACFA, avait beaucoup de peine à y croire.

Grâce au support du gouvernement Fédéral la communauté franco-albertaine met sur pied un service d’animation sociale. Le 27 septembre 1969, le conseil général de l’ACFA tient une session d’information à laquelle on a invité deux spécialistes de l’Institut coopératif Desjardins à venir donner des renseignements sur l’animation sociale. À la suite de cette session l’ACFA adopte l’Animation sociale comme méthode de travail.

Le financement de l’éducation française compte aussi parmi les nombreuses retombées de la Loi sur les langues officielles. Cela tombe a point puisqu’en Alberta le gouvernement a accepté un changement à la loi scolaire en avril 1968 permettant l’enseignement en français à 50% de la journée scolaire.

Dans le domaine de la radiodiffusion, la nouvelle loi sur la radiodiffusion confie à la SRC le soin d’assurer un service national de radiodiffusion avec mandat de promouvoir l’unité nationale. La loi crée aussi le Conseil de la radio-télévision canadienne (CRTC) chargé de réglementer la radio-télédiffusion et de délivrer les permis.

Mais en avril 1969, rien n’a encore bougé du côté service de télédiffusion pour la communauté franco-albertaine bien que celle-ci y travaille depuis longtemps. L’ACFA profite de la visite de l’honorable Gérard Pelletier, le 10 avril 1969, pour lui présenter un mémoire dans lequel il est question du service de télévision française en Alberta. On lui présente également une pétition de 28 000 noms demandant l’établissement d’un poste de télévision française à Edmonton. La pétition a été organisée par le Comité féminin du Cercle Edmonton de l’ACFA. 

Le 6 août 1969, le journal Le Franco-albertain annonce que le CRTC a donné son approbation pour l’installation d’un nouveau poste de télévision à Edmonton opéré par la Société Radio-Canada et diffusant partiellement des programmes français et des programmes educatifs en anglais. Le nouveau poste utilisera le canal 11. La partie française de la programmation vient du réseau français à Montréal alors que la partie éducative est la responsabilité de MEETA (Metropolitan Edmonton Education Television Association) Le CRTC a octroyé le permis pour une période de trois ans après quoi la nouvelle station deviendra exclusivement française et partie intégrante du réseau français de télévision de la Société Radio-Canada.

En 1968, la Commission Laurendeau-Dunton a publié le deuxième livre de son rapport portant sur l’éducation bilingue au pays. Quelques années plus tard, les recommandations du rapport seront à l’origine de l’article 23 de la Charte des droits et libertés de 1982.

Entre autres, le livre II du rapport de la Commission royale recommande la création d’une université française pour l’Ouest canadien (la recommandation 19). Cette recommandation va jouer un rôle important dans le développement du Collège Saint-Jean qui est alors affilié à la U of A. Suite à une rencontre entre le premier ministre de l’Alberta, l’Honorable Harry Strom, et les dirigeants de l’ACFA, la question du collège d’Éducation de Saint-Jean est mis à l’agenda de la prochaine rencontre des ministres de l’Éducation des quatre provinces de l’Ouest. Saint-Jean espère devenir un établissement de formation des maîtres pour répondre aux besoins des quatre provinces de l’Ouest.

En 1969, le congrès annuel de l’ACELF a lieu a Edmonton à l’hôtel MacDonald du 18 au 21 août 1969. C’est la deuxième fois que cet organisme tient ses assises à Edmonton, la première ayant été en 1957.

Sur la scène artistique, le mouvement «À coeur joie» vient d’apparaître sur la scène musicale canadienne. En Alberta, deux grands concerts «Choeur à coeur» ont lieu en 1968, un à Edmonton et un autre à Bonnyville. Le concert de Bonnyville regroupe plus de 120 choristes provenant de trois grandes chorales franco-albertaines : les ‘67 de Bonnyville, les Chantamis et la chorale du collège Saint-Jean d’Edmonton. Aussi, plusieurs chanteurs franco-albertains font de la musique populaire à l’époque : Michelle Diamond, Paulette Lorieau, France Levasseur, Ghislain Bergeron, Jean-Claude Lajoie, René Aubin et Gabrielle Bugeaud.  

En ce qui a trait à la jeunesse, les nouvelles sont bonnes. Le groupe Jeuneactualité a été fondé suite à la disparition du Comité des jeunes du Cercle de l’ACFA d’Edmonton. Le nouveau groupe présidé par Paul Denis se donne comme mandat d’organiser un centre culturel. Jeuneactualité a obtenu un octroi de 5 000 $ du Secrétariat d’État, octroi qui leur permet d’aménager la Salle Laurier louée à la Paroisse Saint-Joachim. Cette salle va servir de Boîte à chanson.


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